Depuis
quelques années, les associations sont l'objet d'attaques répétées,
notamment par la diminution des subventions, les « appels à
projet » qui s'apparentent plus à des mises en concurrence
qu'à du soutien, alors que, dans le même temps, les élus locaux
et nationaux ne cessent de vanter la richesse de la vie associative,
et l'incontournable travail des associations.
Depuis
plusieurs années, les associations citoyennes alertent les
gouvernements successifs sur les conséquences de la diminution
structurelle des subventions publiques, leur instrumentalisation à
travers les appels d’offres, la précarisation de l’emploi
associatif.
Et
pourtant, les pouvoirs publics « se
déchargent progressivement sur les associations d’un nombre
toujours plus important de missions d’utilité sociale, sans que
les financements soient proportionnels aux transferts de charges »,
comme le souligne un récent rapport d’information du Sénat.
Dans
le domaine social et socio-éducatif, notamment, la drastique
diminution des emplois aidés, annoncée brutalement et sans
concertation à l’été 2017 a porté un grave préjudice à
nombre de structures qui pratiquent aide sociale, aide à domicile,
soutien scolaire, aide au handicap.
La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. (article 1 de la Constitution)
Dans
la façon de mener «la réforme» pour laquelle le gouvernement se
sent missionné, les négociations avec les représentants élus des
salariés et les corps intermédiaires sont négligées. Ainsi, alors
que les discussions continuent avec la ministre des transports, sur
la SNCF et ses évolutions, le projet de loi est déjà ficelé et
porté devant les assemblées parlementaires, rendant les résultats
des discussions illusoires.
Montrant
chaque jour sa méconnaissance de la réalité sociale, le président
et le gouvernement prennent des mesures, à application ultra-rapide
comme la loi ORE (Orientation
et Réussite des Étudiants),
sans
donner le temps d'une réelle discussion, sans association des
représentants des salariés ou des intéressés.
Sur
les projets de réforme des institutions, la LDH ne peut que
s'alarmer de l'idée qui a été avancée de limiter le droit
d'amendement des parlementaires dans l'élaboration des lois. Même
si cette mesure n'était pas retenue, le simple fait qu'elle ait pu
être évoquée est inquiétant ! De même on doit s'inquiéter
de modifications des lois organiques qui donneraient au gouvernement
tout pouvoir pour l'établissement de l'ordre du jour des assemblées,
supprimant de fait la possibilité pour un groupe parlementaire de
porter une proposition de loi.
La
LDH rappelle son attachement aux principes de la démocratie
française, et la nécessité absolue que les partenaires sociaux et
institutionnels soient associés, concertés, écoutés par
l'exécutif, faute de quoi la « réforme » laissera de
côté la grande majorité des citoyens de ce pays.
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