jeudi 13 juillet 2017

Le gouvernement continue de fermer le territoire aux migrants !




QU’ATTENDRE D’UN GOUVERNEMENT QUI VIENT D’INVENTER LA « DISSUASION MIGRATOIRE » ?

Le Premier ministre et son ministre de l’Intérieur ont présenté, le mercredi 12 juillet, les grandes lignes de ce que devrait être le prochain projet de loi sur les réfugiés et les migrants. La Ligue des droits de l’Homme (LDH) considère que, comme on pouvait le craindre après les paroles outrancières de Gérard Collomb sur les associations agissantes à Calais, le gouvernement et le Président n’ont manifestement rien compris à la situation des personnes qui cherchent aide et refuge dans les pays de l’UE.
On avait cru comprendre après quelques déclarations de campagne, qu’il y aurait un certain rééquilibrage. Las, ce n’était que des éléments de langage, de ces mots lancés dans le vent pour capter les voix. Car d’équilibre entre humanité et fermeté, il n’y aura point ! Accueillir des réfugiés ? Oui, un peu, mais celles et ceux qui le méritent. Accroître le nombre de places d’accueil ? Oui, mais pour mieux garder sous contrôle. Diminuer le temps d’attente du titre de séjour ? Oui, mais pour reconduire plus vite à la frontière. Modifier la convention de Dublin ? Oui, mais pour l’aggraver en fixant  définitivement le demandeur au pays de déposition de la demande. Mieux instruire les demandes ? Oui, pour faire le tri entre les réfugiés, réputés légitimes, des migrants dont les motifs ne sont qu’économiques. Promouvoir une politique commune européenne ? Oui, mais si elle ne contrecarre en rien la fermeture du territoire, même si cela revient à abandonner d’autres, telles la Grèce et l’Italie, à leur propre sort.
La LDH dénonce non seulement les mots utilisés, comme cette fameuse expression « dissuasion migratoire », mais surtout l’analyse qui explique que de telles choses puissent être dites. C’est ce que montre, à l’évidence, l’incroyable incohérence qui consiste à prôner le développement dans les pays d’origine pour « tarir » les flux vers les pays d’accueil tout en diminuant les aides publiques à ces pays.
Au lieu de comprendre que c’est l’instabilité du monde qui est à la base des mouvements migratoires, le gouvernement s’enfonce dans la classique inversion entre les causes des migrations et leurs conséquences. La LDH considère que le  projet de loi annoncé révèle que le gouvernement n’a en réalité pas de politique des migrations, juste le choix de l’aggravation de la répression et de la négation des droits.

Paris, le 13 juillet 2017.


VIDEO. "L'horreur ne prend pas de vacances" : la campagne choc d'Emmaüs sur les migrants en Méditerranée

L'association Emmaüs publie une vidéo choc pour alerter les Etats européens sur le nombre de migrants qui meurent en tentant de traverser la Méditerranée. Des bénévoles vont d'ailleurs traverser la mer en septembre.



https://www.facebook.com/emmausfrance/videos/1485963108090731/



vendredi 23 juin 2017

Renforcement des lois sécuritaires

« En Marche », mais pas pour mettre fin à l’état d'urgence ni renoncer aux lois sécuritaires !

 Communiqué LDH
  
> Se plaçant dans le sillage de la politique sécuritaire des pouvoirs publics précédents, le gouvernement a approuvé en Conseil des ministres, le jeudi 22 juin 2017, deux projets de lois attentatoires aux droits et libertés. Les préfets garderont seuls jusqu’au 1er novembre leurs pouvoirs exorbitants, sans juge pour prévenir les détournements constatés, notamment contre les mouvements sociaux.

> Le premier tend à la prorogation de l’état d’urgence jusqu’au 1er novembre 2017 et aura pour effet de placer, pour la sixième fois, la France sous ce régime d’exception, pour une durée totale inédite de presque deux ans alors que ses conditions légales sont loin d’être réunies et que des rapports parlementaires ont démontré son inefficacité dans la lutte contre le terrorisme. La France demeurera ainsi seule, avec l’Ukraine et la Turquie, à subir ce droit d’exception, dont l’application a conduit à des abus, à des dérives et à une stigmatisation d’une partie de la population.

> Le second, supposé nécessaire pour sortir de l’état d’urgence, introduit dans le Code de la sécurité intérieure, après les lois des 3 juin et 21 juillet 2016, des dispositions qui accroissent considérablement les pouvoirs de police administrative du ministre de l’Intérieur et des préfets, et qui sont inspirées, même si elles ne sont pas transposées, par l’état d’urgence (périmètre de sécurité imposant à tous des contrôles d’identité, palpations de sécurité, inspections visuelles et fouilles des bagages, visites des véhicules, mesures individuelles de surveillance à l’égard de personnes présumées suspectes de lien avec le terrorisme comportant des restrictions de libertés, perquisitions de jour et de nuit, saisies de données informatiques…).

> La LDH condamne cette fuite en avant des pouvoirs publics, qui, se réfugient dans l’élaboration d’une nouvelle loi sans même avoir pris le temps de procéder à une évaluation pertinente des législations antérieures, et sans non plus s’interroger sur l’efficacité réelle de l’action des services de renseignement et de lutte contre le terrorisme. Se crée ainsi un véritable droit d’exception sans cesse renforcé qui ampute, sans retour possible, les droits et libertés de chacun, au mépris de l’Etat de droit et des engagements internationaux et européens de la France.


Paris, le 23 juin 2017


Téléchargez ici un argumentaire détaillé. 

http://www.ldh-france.org/wp-content/uploads/2017/06/argumentaire-EDU.pdf



Lire aussi ce texte de Mireille Delmas Marty 

http://www.ouest-france.fr/politique/loi-antiterroriste-risque-de-despotisme-doux-selon-mireille-delmas-marty-5140934

vendredi 16 juin 2017

Politique migratoire en France

Appel à un changement radical de politique migratoire en France

Plusieurs organisations, dont la LDH, demandent l’organisation d’une conférence nationale d’urgence pour qu’émergent des politiques alternatives d’accueil

Plus de 200 organisations, des très connues à des micro-collectifs dans des villages, lancent un appel public inter-associatif à Emmanuel Macron, Edouard Philippe et Gérard Collomb pour que le gouvernement change radicalement sa politique migratoire. Elles réclament l’organisation d’une conférence nationale d’urgence pour qu’émergent des politiques alternatives d’accueil.

Le ministre de l’intérieur a fait connaître ses premières intentions en matière de politique migratoire, et nous déplorons qu’il y manque l’engagement impératif de mettre un terme aux violences policières à l’encontre des migrants et réfugiés. De même, aucun mot n’a été prononcé pour annoncer la fin de l’intimidation à l’égard de citoyens ou associations, qui sur le terrain s’efforcent d’assurer accueil et solidarité à leur égard. Deux priorités qu’il faut d’urgence mettre en œuvre au regard des situations qui prévalent à Paris, de nouveau à Calais, à la frontière franco-italienne, mais aussi ailleurs en France.

Pourtant, la situation actuelle le démontre implacablement : la gestion répressive des migrations internationales et le non-respect du droit d’asile qui prévalent dans la plupart des pays d’Europe, et en France en particulier, sont un échec effroyable. Tout d’abord parce que les guerres, les violations des droits humains, l’aggravation des inégalités et les catastrophes climatiques jettent un nombre incompressible de personnes sur les routes de l’exil, et aucune police au monde ne pourra jamais empêcher des jeunes de chercher à se construire un avenir, ou des familles de vouloir protéger leurs enfants. Ensuite parce que « tarir les flux d’arrivées », selon les mots mêmes du Ministre, relève de l’illusion et du mensonge, que nous payons au prix fort : des milliers de vies perdues chaque année en Méditerranée ou sur les autoroutes d’Europe, des centaines de millions d’euros gaspillés tous les ans, d’insupportables souffrances humaines, mais aussi des territoires sous tension, des bénévoles et des citoyens choqués et épuisés… De tels choix politiques fracturent nos territoires, dressent les hommes et femmes les uns contre les autres et nourrissent le rejet de l’autre et le repli sur soi.

Nous, membres d’associations nationales, collectifs de migrants ou citoyens réunis dans des initiatives locales de solidarité avec eux, composons une grande partie de la « société civile » organisée, qui tous les jours sillonne le terrain pour pallier les manquements, l’aveuglement et l’inhumanité des politiques publiques. Nous avons vu des dizaines de milliers de personnes, ces derniers mois, s’engager, dans leurs quartiers ou dans leurs villages, pour témoigner de l’humanité la plus élémentaire : offrir réconfort et dignité à des personnes accablées par des parcours de souffrance et de danger, voyant leurs droits fondamentaux tout simplement niés par les autorités de l’État.

Face à ce qui constitue un véritable « état d’urgence », nous appelons les responsables politiques et administratifs à poser les vraies questions : notre conception de la justice admet-elle que des militants de solidarité soient harcelés, et jugés comme délinquants, ou que des distributions alimentaires soient interdites par arrêté municipal ? Les droits fondamentaux que nous aspirons à voir respectés à travers le monde sont-ils compatibles avec la détention de milliers de personnes qui ont pour seul tort d’avoir cherché à survivre et bâtir un avenir meilleur ?

Nous qui construisons chaque jour une France solidaire et accueillante, nous appelons donc le Président de la République et le Premier Ministre à convoquer d’urgence une conférence impliquant tous les acteurs, afin qu’émergent des politiques alternatives d’accueil et d’accès aux droits empreintes de solidarité et d’humanité.

L’appel demeure ouvert à signature des organisations et collectifs, à l’adresse contact@emmaus-international.org.

Organisations, réseaux et collectifs signataires :ACAT ; ACAT Corrèze ; ACAT Forez ; ACAT France Bourgogne ; ACAT Lille ; ACAT Val de Bussy Seine et Marne ; ACORT – Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie ; ACT & HELP ; Act For Ref ; Act Up-Paris ; AG Consultants ; Alliance Universelle de Solidarité ; Alternative et autogestion ; AMFPGN ; Amitié coopération France Cameroun ; Amnesty International France ; Amnesty International Groupe 304 Haut Bocage ; Amnesty International Groupe 50 St-Etienne ; Amnesty International Lens Liévin ; Amnesty International Val de Bièvre ; Anafé ; APICED ; Artisans du Monde Gap ; Association 100 pour 1 Avignon ; Association Accueillir au pays ; Association Actes & Cités ; Association AIDER ; Association AIR Saint Laurent en Royans ; Association Bagagérue ; Association de Parrainage républicain des demandeurs d’asile et de protection (Isère) ; Association des Marocains en France ; Association Eat and meet ; Association ECNou ; Association Ecodrom93 ; Association En passant le pont ; Association Habitat-Cité ; Association Hospitalité chinonaise aux migrants ; Association Jarez Solidarités ; Association Join Hands ; Association Les Amoureux au Ban Public Breizh ; Association Les Vertaccueillants ; Association Massif du Tangué en France ; Association Montagne Accueil Solidarité de Peyrelevade ; Association Port d’attache Granville ; Association Sauvons la vie de l’eau potable pour tous ; Association Solidarité Roms de Saint-Etienne ; Association SOS Refoulement Dijon ; Association Tous Migrants ; Association Un Digne Toit ; Association Un jour la paix à Embrun ; Association Vivons ensemble ; Association Voisinage(S) ; Association William Penn ; Association Yamdaabo ; ATD Quart Monde ; Attac France ; Auberge des Migrants ; CCFD-Terre Solidaire ; CCFD-Terre Solidaire 01 ; CCFD-Terre Solidaire 05 ; CCFD-Terre Solidaire 07 ; CCFD-Terre Solidaire 13 ; CCFD-Terre Solidaire 21 ; CCFD-Terre Solidaire 22 ; CCFD-Terre Solidaire 27 ; CCFD-Terre Solidaire 34 ; CCFD-Terre Solidaire 36 ; CCFD-Terre Solidaire 38 ; CCFD-Terre Solidaire 50 ; CCFD-Terre Solidaire 51 ; CCFD-Terre Solidaire 54 ; CCFD-Terre Solidaire 58 ; CCFD-Terre Solidaire 62 ; CCFD-Terre solidaire 63 ; CCFD-Terre Solidaire 67 ; CCFD-Terre Solidaire 77 ; CCFD-Terre Solidaire 83 ; CCFD-Terre Solidaire 85 ; CCFD-Terre Solidaire 89 ; CCFD-Terre Solidaire 93 ; CCFD-Terre solidaire 95 ; CCFD-Terre Solidaire Ile de France ; CCFD-Terre Solidaire St Etienne ; CDAFAL 56 ; CEDETIM ; CEECS/RESF44 ; Cercle Louis Guilloux ; Centre d’information et d’études sur les migrations ; CIIP Grenoble ; CISPM ; Citoyen.ne.s pour la paix en Colombie ; Collectif « Migrants: changeons notre regard! » Antony ; Collectif « On est bretons, solidaires, et on agit » ; Collectif « réfugiés » du Vaucluse ; Collectif AGIR (accueil des migrants à Aix en Provence) ; Collectif amiénois des sans papiers ; Collectif antiraciste l’Hay-les-Roses-Fresnes-Cachan ; Collectif ARDA’aide aux réfugiés et demandeurs d’asile ; Collectif citoyen Accueil Migrants Valfleury ; Collectif citoyens Solidaires 06 ; Collectif de défense des droits et libertés des étrangers (CDDLE) ; Collectif de Guillestre (05) ; Collectif de soutien aux Familles Roms de St Denis ; Collectif de soutien aux migrants et réfugiés 11/12 Marseille ; Collectif de soutien aux sans papier du Trégor Goelo ; Collectif de soutien de l’EHESS aux migrant-es ; Collectif des associations citoyennes ; Collectif des Associations Citoyennes de l’Est Val d’Oise (CAC-EVO) ; Collectif Icare ; Collectif Justice & Libertés Strasbourg ; Collectif La Chapelle Debout ; Collectif Lycée d’accueil International du Castel ; Collectif Migrants Bienvenue 34 ; Collectif National Droits de l’Homme Romeurope ; Collectif pilatois Solidaires (42) ; Collectif Roms de Gardanne ; Collectif Roscoff – soutien aux migrants ; Collectif Saint-Lois d’Aide aux Migrants ; Collectif Solidarité Migrants Wilson ; Collectif Solidarité Réfugiés du Piscénois (34) ; Collectif Solidarité Roms Lille Métropole ; Collectif SOLMIRE (Coll Solidarité Migrants Réfugiés) ; Collectif Soutien Migrants Nantes ; Collectif Uni-es- Contre une Immigration Jetable de la région nazairienne ; Collectif Welcome Nanterre ; Collectifs Migrants 04 ; COMEDE ; Comité d’Aide humanitaire au Peuple syrien ; Comité d’amis d’Emmaüs Figeac ; Comité de Liaison Diagonal France ; Comité de soutien aux réfugiés algériens (Isère) ; Comité pour le Respect des Lberté et des Droits de l’Homme en Tunisie – CRLDHT ; Compagnie L’abeille et l’orchidée ; Confédération Syndicale des familles ; Coordination Nationale des Sans Papiers (CNSP) ; COPAF ; CRIAAR Velaux 13 ; CRID ; Croyants en liberté 42 ; Culture et liberté ; D’Ici ou d’Ailleurs-Rennes ; EDAR ; Emmaüs International ; Emmaüs France ; Fondation Abbé Pierre ; ACAPE – Association Centre Abbé Pierre Emmaüs ; Emmaüs Angers ; Emmaüs Annemasse/Annecy ; Emmaüs Bayonne ; Emmaüs Brest ; Emmaüs Chambéry ; Emmaüs Clermontois – Oise ; Emmaüs Côte d’Azur ; Emmaüs Cotentin ; Emmaüs Côtes d’Armor ; Emmaüs Dennemont ; Emmaüs Etang-sur-Arroux ; Emmaüs Fontenay le Comte ; Emmaüs Grande Synthe ; Emmaüs Limoges ; Emmaüs Lyon ; Emmaüs Marseille Saint Marcel ; Emmaüs Mayenne ; Emmaüs Mazamet ; Emmaüs Nantes ; SOS Familles Emmaüs 44 ; Emmaüs Nièvre ; Emmaüs Pays de Vannes ; Emmaüs Périgueux ; Emmaüs Peupins ; Emmaüs Plessis-Trévise ; Emmaüs Pointe Rouge Marseille ; Emmaüs Rédéné ; Emmaüs Saint Etienne ; Emmaüs Servas ; Emmaüs Thouars ; Emmaüs Toulouse ; Emmaüs Tours Chinon ; Emmaüs Vienne ; Et Puis d’Ailleurs ; Europe Cameroun Solidarité ; FASTI ; ASTI Bordeaux ; ASTI Calvados ; ASTI Petit-Quevilly ; ASTI Romans ; Fédération de l’Entraide Protestante (FEP) ; Fédération de Paris du MRAP ; Fédération SUD éducation ; Femmes de la Terre ; Femmes migrantes debout – Paris ; Forum des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations (FORIM) ; France Amérique Latine ; FSU Fédération Syndicale Unitaire ; Fédération tunisienne des citoyens des deux rives ; Gisti ; GRDR Migration Citoyenneté Développement ; GRIAM (Groupe de réflexion inter-religieux d’aide aux migrants) ; Groupe solidarité paroisse Visitation Chevigny ; Groupe Solidarité Roms ; Habitat&Citoyenneté ; ICI initiative citoyenne ; Immigration Développement Démocratie ; INFLECHIR ; IPAM ; Itinérance Sud-Manche ; JEFS ; JRS FRANCE ; Kali ; Kolone ; Konexio ; La Cimade ; La Cimade Quimper ; La Roya Citoyenne ; L’Auberge des Migrants ; Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; LDH Aude ; LDH Besançon ; LDH Comité régional PACA ; LDH Compiègne-Noyon ; LDH Graves ; LDH Saintes ; LDH Section de l’EHESS ; Le Cercle des Voisins du CRA de Cornebarrieu ; Le Mouvement de la Paix ; Les Amoureux Au Ban Public Bretagne ; LVN Personnaliste et Citoyen ; Maison des citoyens du monde-Loire Atlantique ; Maison des Tiers Mondes et de la Solidarité Internationale ; MAS 44 ; Médecins du Monde ; Migrations Santé Alsace ; Mouvement Utopia ; MRAP ; MRAP 06 ; MRAP Lille ; MRAP L’Isle sur la Sorgue ; MRAP Magenta ; Paris d’Exil ; Pastorale des migrants du diocése d’Arras ; PAYS DE MORLAIX SOLIDARITE MIGRANTS ; Réseau Chrétien – Immigrés (RCI) ; Réseau de solidarités Hôtel de Crouy ; Réseau de Soutien aux migrants ; Réseau Euromed France ; Réseau Mom o’chaud (Aveyron) ; Réseau Welcome Orléans ; Réseaux citoyens de St-Etienne ; RESF ; RESF 06 ; RESF 11 ; RESF 21 ; RESF 25 ; RESF 38 ; RESF 43 ; RESF 48 ; RESF 65 ; RÊVE ; Ritimo ; Roussillon-Maghreb ; Savoie Solidarité Migrants ; Secours catholique-Caritas France ; Secours catholique Caritas France Agen ; Société St Vincent de Paul de Paris ; Solidarité Migrants RESF 60 ; SOS Hépatites ; Soutien Asile Nord 21 ; Soutien juridique Dunkerque ; Stop racisme Pézenax ; Syndicat de la Magistrature ; Système B, comme bidonville ; Terrafrik Interface des alternatives sub-sahariennes ; Terre d’Ancrages ; Terre d’errance Norrent Fontes ; Terre des hommes Doubs ; Terre Des Hommes Loire ; Terre En Vue ; TET-LLÄ France ; Thot ; Tous Citoyens ; Tous Migrants 05 ; Tous Migrants 73 ; TRAAM ; Transport People and Care ; UN TOIT C’EST TOUT ; Union syndicale Solidaires ; UTAC ; WELCOME-FRANOIS-SERRE et militante CCFD-TS 25 ; Wietchip Femmes du 3ème Millénaire ; WISE.


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Lettre ouverte : 

« M. le Président, faites cesser ces violences envers les migrants ! »


Plusieurs personnalités et organisations, dont Malik Salemkour, président de la LDH, alertent le Président sur les violences subies par les exilés à Calais.


Points d’eau supprimés, distributions alimentaires entravées par les forces de l’ordre, violences physiques : les témoignages, rapports et reportages font état ces derniers jours d’actes de maltraitance inhumains insupportables envers les 600 exilés à Calais. Dans cette lettre adressée au président de la République, Emmanuel Macron, plusieurs personnalités demandent à ce que ces violences cessent.


M. le président de la République,


Depuis plusieurs années maintenant, des milliers de migrants transitent chez nous, à Calais, en espérant atteindre la Grande-Bretagne. Ils aspirent à une vie meilleure. Ils ont fui leur pays, leurs proches, leurs familles, ont parcouru des milliers de kilomètres, ont échappé au pire : la faim, la soif, la répression, l’esclavage, la mort. Ils espèrent et attendent sur notre territoire dans des conditions qui ne nous honorent pas. Ces conditions nous font honte. C’est pourquoi M. le Président, nous, associations, ONG, chercheurs, journalistes, écrivains, avocats, artistes, comédiens, réalisateurs, élus, policiers, enseignants, décidons de vous interpeller.


Depuis le démantèlement du camp de Calais fin octobre 2016, les associations et organisations non gouvernementales dénombrent 600 migrants sur place. Celles-ci se battent pour leur assurer ce qu’il y a de plus élémentaire : de l’eau et de la nourriture. Mais voilà deux semaines que les autorités rendent cette tâche difficile. Qu’une “sorte de traque” est organisée pour reprendre les propos du Défenseur des droits dont les collaborateurs se sont rendus sur place. Nous avons lu que des officiers de police interdisent à des migrants de se rendre à une distribution de vivres. Nous avons aussi pris connaissance de ces témoignages de bénévoles, rapportés par plusieurs journalistes, qui racontent comment les CRS les ont empêchés de donner à boire à des exilés dont des enfants. Nous avons appris que tous les points d’eau ont été supprimés, que les exilés dorment à même le sol. Nous avons aussi lu ces récits de migrants qui racontent qu’on les frappe, qu’on les gaze. Qui donne ces ordres ? Est-ce donc cela, selon vous, une police qui protège et qui sert ? Les forces de l’ordre ne méritent-elles pas mieux que d’assoiffer des femmes, des hommes, des enfants déjà exténués par leurs conditions de survie ? Est-ce faire honneur aux policiers que de les assigner à des tâches si inhumaines?Vous le savez, ces faits sont constitutifs d’une “atteinte aux droits fondamentaux d’une exceptionnelle et inédite gravité”. La justice a été saisie, et nous avons bon espoir qu’au moins, les pressions sur les associations cessent afin qu’elles puissent faire leur travail correctement, afin qu’elles puissent assurer le minimum. Mais vous avez le pouvoir d’agir afin que ces pressions cessent dans l’heure. Et vous avez un pouvoir plus grand encore, celui de mettre en place une politique migratoire digne comme le demandent plus de 200 organisations.


Il y aurait, lit-on, une volonté des pouvoirs publics de ne plus voir de migrants à Calais. Mais il y a une volonté plus grande encore : celle qu’ont ces migrants de vouloir construire une vie meilleure pour eux et leurs familles. Aucun gouvernement ne parviendra jamais, et par quelque mesure que ce soit, à empêcher un individu que la mort, la faim ou la répression poursuit d’aller vers là où la vie est plus douce.


Alors nous vous proposons de faire vôtre une autre volonté : celle de ne plus voir, sur notre territoire, d’individus, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent, victimes de violences et de traitements inhumains et dégradants exercés par l’État. Cela commence par mettre fin à ce qui se passe à Calais. C’est une question d’humanité. Nous ne vous demandons pourtant pas d’être généreux ; il n’est pas question de sacrifier la raison au 

cœur ; il s’agit seulement, au lieu de mener une politique inutile, et inutilement violente, de respecter les droits humains.


Vous aussi, signez la pétition pour que les violences à l’encontre des exilés de Calais cessent !

Signataires :

La rédaction du Bondy Blog – Yannick Jadot, député européen – Omar Sy, acteur – Association Auberge des migrants – Assa Traoré, comité Adama – Hélène Sy, présidente de l’association Cékedubonheur – Camille Louis, sociologue – Jean-Luc Mélenchon, député européen – Sud Intérieur-Union syndicale solidaires, syndicat de police – Marie-Françoise Colombani, journaliste – Florence Thune, directrice générale de Sidaction  – La Caution, artistes – Malik Salemkour, président de la LDH – Laurence De Cock, historienne – Raphaël Kempf, avocat – Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde France – Mathilde Larrère, historienne – Alain Gresh, journaliste – Marwan Mohammed, sociologue au CNRS – Aïssata Seck, maire-adjointe de Bondy – Nordine Nabili, journaliste, enseignant – Eric Fassin, sociologue – Christine and the Queens, artiste – Geoffroy de Lagasnerie, philosophe, sociologue – Laurent Cantet, réalisateur  – Océanerosemarie, comédienne – Nadia Lamarkbi, formatrice, coach professionnelle – Christophe Ruggia, réalisateur – Véronique Decker, directrice d’école – Nadia Leila Aissaoui, sociologue, féministe – Céline Sciamma, réalisatrice, scénariste, co-présidente de la Société des Réalisateurs de Films – Etienne Tassin, sociologue – Marwan Muhammad, directeur du Ccif – Marie-Laure Basilien, professeur des Universités en droit public, membre de l’Institut universitaire de France – Ziad Majed, politiste, professeur universitaire – Edouard Louis, écrivain – Médine, artiste – Didier Eribon, philosophe – Alice Diop, réalisatrice – Magyd Cherfi, chanteur, écrivain – Laurent Chalumeau, auteur de polars – Mohamed Hamidi, réalisateur – Robin Campillo, réalisateur – Yasmine Bouagga, sociologue – Alain Mikowski, avocat – Rokhaya Diallo, journaliste – Pascale Ferran, réalisatrice – Association Itinérance Cherbourg – Raphäl Yem, animateur TV, fondateur de Fumigène magazine – Akram Belkaïd, journaliste, écrivain – Pouria Amirshahi, député, fondateur du “Mouvement Commun” – Nora Hamadi, journaliste – Raphaël Glucksmann, essayiste – Faïza Guène, écrivain – Julien Salingue, docteur en science politique – Syndicat de la magistrature – Madjid Messaoudene, conseiller municipal délégué, Saint-Denis, Pierre-Emmanuel Barré, humoriste


lundi 12 juin 2017

Malik Salemkour, nouveau président de la LDH


Le rapport moral, le rapport d’activité et le rapport financier ont été adoptés par une forte majorité des délégué-e-s des sections.

Un message de soutien a été adressé à l’action des ligueurs de Corse.
Malik Salemkour élu président de la LDH



A l’issue du congrès, le Comité central renouvelé a élu le Bureau national.

 Malik Salemkour a été élu président de la LDH. 

Maryse Artiguelong, Françoise Castex et Dominique Noguères sont vice-présidentes ; 
Dominique Guibert est secrétaire général ; 

Martine Cocquet, Stéphane Lenoël, Fabienne Messica et Vincent Rebérioux sont secrétaires généraux adjoints.

 Alain Esmery est trésorier national. 

Stéphanie Calvo, Patrick Canin, Philippe Legrand et Jan Robert Suesser sont membres du Bureau national.


Le congrès a élu par acclamation Françoise Dumont présidente d’honneur.


Alimi Arié, Artiguelong Maryse, Bordji Sandra, Bectarte Clémence, Biache Roland, Blondin Stéphane, Calvo Stephanie, Canin Patrick, Castex Françoise, Cocquet Martine, Coquard Yves, Djerrah Nadja, Esmery Alain, Eynaud Bernard, Garrigues Paul, Gharbi Mohamed, Ghermani Odile, Grethen Geneviève, Guibert Dominique, Hamida Khaled, Lacoste Lucie, Laville Philippe, Legrand Philippe, Lelièvre Jean-Marie, Lemétayer Germaine, Lenoël Stéphane, Levasseur Fabienne, Manceron Gilles, Messica Fabienne, Mignard Jean-François, Miné Michel, Molesin Julien, Montacié Jacques, Nakache Pascal, Noguères Dominique, Nowak Clémence, Pineau Philippe, Rafier Jean-Pierre, Ramond Thierry, Rebérioux Vincent, Salemkour Malik, Selek Pinar, Stervinou Matthieu, Suesser Jan Robert, Tricoire Agnès, Tubiana Michel, Véron Christiane, Vossah Koffi composent désormais le Comité central.



Grenoble, le 5 juin 2017

mardi 23 mai 2017

Elections législatives :un moment important de la participation citoyenne.



LA LDH SE MOBILISE À L’OCCASION DES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES !


L’élection d’Emmanuel Macron laisse une France où les attentes sont fortes, qu’il s’agisse de l’emploi, de l’accès aux droits fondamentaux, de l’égalité, de la protection des libertés.
 Parce que les inégalités et la précarité n’ont cessé de s’accroître au cours des dernières années, privant ainsi une partie croissante de la population de l’accès aux soins, au logement, aux transports…
Parce que des régions entières paient un lourd tribut à la désindustrialisation tandis que de nombreux espaces ruraux s’appauvrissent et sont confrontés à la disparition des services publics…
Parce que, sans jamais prouver l’efficacité d’un état d’urgence qui s’est banalisé au gré de ses renouvellements, le gouvernement sortant a multiplié les lois à vocation sécuritaire, mettant ainsi à mal les libertés publiques et individuelles, stigmatisant une partie de la population au nom d’une appartenance religieuse réelle ou supposée…
Parce que ceux qui prônent une société où certains seraient plus légitimes à avoir accès aux droits que d’autres, une société qui rejetterait les plus précaires, ont reçu plus de votes que jamais, avec tous les risques de renforcer les préjugés, les haines, les politiques construites autour de l’idée de boucs émissaires…




Parce que l’accueil des migrants est indigne et largement insuffisant dans notre pays, que les droits fondamentaux des personnes étrangères sont trop souvent bafoués et que la précarité juridique et corrélativement matérielle de trop nombreuses personnes immigrées en France est inadmissible…
Nous voulons que le quinquennat qui s’annonce s’inscrive dans un véritable changement de cap, participe à construire une société fondée sur les solidarités entre tous ceux qui vivent sur le territoire pour assurer le vivre ensemble, et aussi au-delà, car nous partageons une même planète, qui, en particulier, prenne la mesure du défi écologique auquel la planète est confrontée et qui donne à chacune et à chacun l’assurance d’un progrès partagé.



Les 11 et 18 juin prochains auront lieu les élections législatives. Comme pour l’élection présidentielle, le danger est grand de voir les idées d’extrême droite imposer leur vision d’un monde replié sur lui-même, attisant la peur et la haine de l’Autre, prônant l’exclusion des plus vulnérables. La mobilisation citoyenne doit, là aussi, leur barrer la route.
Représentants de la nation et de l’intérêt général, les hommes et les femmes qui sortiront vainqueurs des prochaines élections législatives auront la lourde charge d’élaborer de nouvelles lois, de les discuter, d’appuyer ou non leur application. Toutes ces lois auront des implications au quotidien, sur l’avenir de vos enfants et de vous-mêmes.

Nous attendons de ces élu-e-s qu’ils-elles défendent les libertés sans jamais les sacrifier à la sécurité, qu’ils-elles fassent de la lutte contre les discriminations une absolue priorité, qu’ils-elles soient particulièrement vigilants pour que notre pays traite dignement les migrants et les demandeurs d’asile, conformément à ses engagements internationaux, et pour que les droits fondamentaux des personnes étrangères soient respectés.
Nous voulons aussi qu’ils/elles s’attachent à revivifier la démocratie.


Leur action contribuera à dessiner l’avenir du pays et à peser sur le type de société dans laquelle nous allons vivre.

lundi 8 mai 2017

Présidentielle : soulagement et inquiétudes ; Communiqué LDH, le 8 mai 2017

Présidentielle : soulagement et inquiétudes



L’élection d’Emmanuel Macron ouvre un nouveau quinquennat et participe
d’une redistribution de la donne politique dans un contexte périlleux.
Plus de 66% des suffrages exprimés ont fait barrage à la candidature de
Marine Le Pen, évitant ainsi d’installer durablement l’extrême droite à la
tête du pays. La Ligue des droits de l’Homme apprécie ce résultat à sa
juste valeur, en ce qu’il préserve les possibles démocratiques.

Mais les dix millions de voix qui se sont portées sur la candidate du
Front national, la radicalisation de la droite dite républicaine qui a
marqué la campagne et l’enracinement dans le débat public des idées
d’extrême droite, avec ce qu’elles charrient d’esprit de fermeture, de
racisme, de discriminations et de violence, constituent autant de facteurs
préoccupants pour l’avenir.

Conjointement, le poids de l’abstention, du vote blanc et du vote nul -
sans précédent lors d’une présidentielle – donne la mesure d’un décalage
croissant entre offre politique institutionnelle et attentes citoyennes.
Il y a là un message lourd de sens dont il faudra tenir compte.

Conjurer les périls et répondre aux attentes populaires exigera plus que
jamais un profond renouvellement de la vie et des pratiques politiques,
qu’il s’agisse de représentation ou des mécanismes de décision. Les peurs
et souffrances qui taraudent le pays et l’opinion publique appellent des
réponses de justice sociale, une solidarité en actes, un développement
humain garant de sécurité pour toutes et tous. Cela nécessite une
ouverture solidaire au monde.

Dans ce cadre, la Ligue des droits de l’Homme souligne que l’égalité des
droits doit demeurer le  cœur battant du contrat républicain. Elle
rappelle que la liberté, toujours, doit prévaloir sur la tentation d’un
horizon rabougri au sécuritaire. Elle réaffirme que la fraternité est plus
que jamais à défendre face aux politiques de haine et d’exclusion, face à
la mise en concurrence de tous avec tous. Faire face à cette triple
exigence renvoie à l’urgence de choix et de politiques de solidarité.

La Ligue des droits de l’Homme appelle les citoyennes et les citoyens à
défendre et faire vivre cette perspective à travers leurs choix lors des
élections législatives, dont le résultat déterminera largement l’avenir
politique de notre pays.

Paris, le 8 mai 2017

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jeudi 4 mai 2017

"Face à l'extrême droite, pas d'équivoque"

Notre avenir est l’affaire de toutes et tous

L’élection présidentielle est en train de constituer un tournant politique majeur. Les enjeux et les urgences à venir, nous les connaissons: ils s’appellent chômage, racisme et discrimination, crise du logement, stigmatisation de catégories de population, privilèges contre l’égalité des droits, services publics et territoires abandonnés, violences sociales et violences policières, atteintes aux libertés et abaissement de la justice, Europe en crise, défi écologique à relever.

Nos inquiétudes ne font que croître, au fur et à mesure que nous assistons à la radicalisation sans limite de la droite anciennement républicaine et que nous voyons grandir l’hypothèse d’une possible victoire électorale de la candidate du Front National.

Le Front National est un parti autoritaire, doté d’un programme raciste, xénophobe et sexiste par lequel il légitime ses aspects sécuritaires. Il considère que les droits des uns s’opposent à ceux des autres et explique que l’étranger est responsable du chômage, de l’insécurité voire du terrorisme, qu’il est la cause de la crise sociale.

Son accession à la plus haute responsabilité de la République serait une hypothèque sur nos vies et un empêchement pour l’avenir. Sa haine remplacerait la fraternité, son pouvoir tuerait nos  libertés et sa domination interdirait toute égalité.

La Ligue des droits de l’Homme réaffirme son combat pour les droits politiques et sociaux de tous, Français et étrangers. Il faut rappeler sans relâche que les avancées sociales et démocratiques ne se sont jamais faites sur l’exclusion mais sur la construction de droits pour toutes et tous, sur des droits universels.

Au-delà des élections nous resterons mobilisés dans ces luttes, mais pour qu’elles puissent continuer à se mener dans un cadre démocratique nous avons le 7 mai 2017 la responsabilité historique que notre vote réduise le plus possible celui en faveur du Front  National.

Le vote blanc, l’abstention ne peuvent pas être une option.


ALLONS VOTER POUR
EMMANUEL MACRON
Seul choix possible pour barrer la route
au Front National !




vous aussi, vous pouvez agir maintenant

Pour nous contacter :  ldhparis19@hotmail.com